
Nom du blog :
chdjamel
Description du blog :
Comment être journaliste en Algérie à la lumière de ce qui se pratique dans la presse d'ailleurs.
Catégorie :
Blog Actualité
Date de création :
06.10.2007
Dernière mise à jour :
29.09.2018
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Derniers commentairesj'aimerais tellement pouvoir mettre la main sur les livres de brahim brahimi.
Par Anonyme, le 19.07.2025
samy...15 ans déjà...je pense souvent à toi. انا لله وانا اليه راجعون
Par Anonyme, le 06.04.2025
il y'a eu bcp d'erreur et de confusion. le fln a commis des bêtises dont le peuple ignorent....
Par Anonyme, le 30.08.2024
j ai travaillé avec vous et fait les meilleures b,d.
je suis intéressé de reprendre si besoin....
Par Anonyme, le 16.07.2024
je repense souvent à samy. comme ce soir il est présent dans mon esprit mais jamais il n'a quitté mon coeur.
Par Une amie, le 13.01.2024
Halim Mokdad, ancien journaliste d’El Moudjahid et d’Alger Républicain est décédé le 7 mars 2001. Il passe pour être l’une des meilleures plumes de la presse algérienne depuis l’indépendance.
Amar Belkhodja, journaliste-écrivain
De Halim Mokdad, nous gardons une foule de souvenir. Mais ce qui apparaissait d’emblée chez ce «garçon» aux énergies inépuisables, c’est le souvenir d’un homme toujours affable et souriant, un homme au grand cœur, qui sait apprécier les qualités de chacun. Au plan professionnel, nous envions ce «beau prince de la plume» qui faisait montre d’une grande capacité dans l’écriture et qui savait être présent là où il fallait quand il le fallait. L’ancien instituteur qui s’était converti au journalisme, vouait une grande passion pour son nouveau métier.
Même quand il était investi d’une responsabilité dans la confection du journal (rédacteur en chef adjoint) il trouvait le temps d’être dans les salles de rédaction et de les quitter régulièrement pour livrer aux colonnes d’El Moudjahid de grands reportages sur les questions les plus brûlantes et les plus préoccupantes, entre autres, l’invasion de la Mitidja par le béton. J’ai eu l’honneur de réaliser avec lui une partie d’un grand reportage qu’il consacra à l’exode rural. C’était en octobre 1980. Il me sollicite à partir de la rédaction centrale. Une aubaine pour moi-le correspondant de campagne-que ma plume soit associée à l’une des meilleures plumes d’El Moudjahid. Effectivement, le reportage couvrit plusieurs wilayas et a paru en plusieurs parties. Il figure désormais comme référence dans la revue «les annales nord-africaines » de l’année 1980. C’est ce qui démontre les hautes capacités d’investigations dont jouissait notre confrère (notre grand frère) Halim Mokdad, un grand artisan de l’âge d’or du quotidien El Moudjahid et auquel bon nombre de journalistes lui doivent leur carrière.
Une véritable incarnation du reportage, le grand Halim. Je déplore avec amertume que les travaux, édifiants à plus d’un titre, du grand reporter d’El Moudjahid risquent d’être engloutis par l’oubli. L’université algérienne a l’impérieux devoir de se pencher sur l’histoire de la presse postindépendance. Il est alors certains que dans les émergences de plumes qu’on découvrira dans cette histoire, la plume de Halim Mokdad occupera une place d’avant-garde de part la qualité et la diversité des thèmes et des sujets que son titulaire aura traités avec aise, compétence et enthousiasme. Il est malaisé de se soumettre à un tel sort alors que l’histoire de la presse en particulier et l’histoire du pays en général gagneraient toutes les deux en puisant dans le contenu légué par le journalisme algérien et dans les centaines de pages au bas desquelles nous trouvons la griffe de Halim Mokdad.
L’Algérie profonde, Halim Mokdad la portait dans les profondeurs de son cœur. Et c’est en l’aimant qu’il lui consacre d’innombrables écrits ayant trait avec le combat pour l’édification du pays et le bien être de son peuple. Pour Halim Mokdad, ce combat n’est qu’une suite logique de celui survenu un certain novembre 1954.
Encore adolescent, Halim Mokdad s’est trouvé mêlé aux luttes de novembre. C’est toujours dans cette suite logique des choses et des événements que l’enfant de Saoula (Alger), la plume au clair se trouvera aux côtés des combattants de la Guinée Bissau, du Cap Vert, de l’Angola, du Soudan. C’est dans cette terre africaine, continent aux mille rêves et aux mille drames, que Halim Mokdad contracte la Malaria, dont les séquelles l’accompagneront sa vie durant, comme d’ailleurs il échappe de justesse aux éclats d’un obus quand il se trouvait en reportage en Angola. Dans cette exaltante aventure aux côtés des acteurs des mouvements de libération africains, Halim Mokdad devient l’ami et le confident d’Amilcar Cabral et de Agosteno Neto, entre autres. Il est également présent dans le canal de Suez en juin 1967 pendant la guerre des six jours. Halim Mokdad livra également pour le compte d’El Moudjahid un grand reportage sur la révolution sociale en Iran : «Les Mollahs à l’épreuve du pouvoir». Le grand spécialiste des investigations fit paraître son reportage en sept parties sur des pages entières d’El Moudjahid. Ce grand document publié en juin 1979 constitue aujourd’hui une référence importante pour les chercheurs qui s’intéresseraient aux mouvements de masse et à la précipitation des événements qui ont conduit à la chute du Shah d’Iran.
Militant de la liberté d’expression, Halim Mokdad allait toujours à la conquête de quelques espaces pour mieux faire « tonner » la plume. C’est selon les circonstances du moment qu’il entreprenait défense quelques brèches pour faire évoluer positivement le journalisme algérien. J’ai encore souvenance de l’une de ses démarches dans les affrontements de tous les jours entre la plume et le pouvoir. Cela se passait dans les années 1980. Il fit alors la paire avec Bachir Rezzoug. En duo pétillant de dynamisme et d’engagement, les deux «compères» (je veux dire aussi les deux confrères) ont donné au journal El Moudjahid un nouveau souffle, de la verve, de l’espoir d’aller toujours de l’avant. L’une des rénovations avait porté à cette époque sur le remodelage de la pagination mais aussi sur cette volonté d’ouvrir davantage de brèches pour démolir des tabous trop pesants qui alimentaient dangereusement le phénomène de l’autocensure qui accompagnait le journaliste algérien comme un véritable spectre.
Mais cette belle aventure qui enthousiasma plus d’un, n’ira pas au-delà de six mois. Au nom de la raison d’Etat, on pouvait tout se permettre. Côté combat de Novembre, on retrouve les traces de Halim Mokdad dans la wilaya IV. Il accomplit plusieurs missions. Sur ce plan, il a été toujours discret. Il ne se vantait jamais de ses exploits ni marchander son devoir patriotique. C’est son aîné et son ami de toujours Abdelhamid Benzine qui me raconta que ses écrits sur l’enfer de Boghar étaient acheminés vers l’extérieur par Halim Mokdad à l’issue des visites qui lui rendait au tristement célèbre camp de concentration. C’est grâce à quoi que le manuscrit fut publié et fit l’objet de plusieurs éditions (Le Camp de Abdelahamid Benzine et la Question d’Henri Alleg ont pu « sortir » des prisons grâces aux mêmes procédés et ainsi la torture et les méthodes ignobles d’incarcération imposées aux Algériens pendant la guerre furent dénoncées à l’opinion internationale). Il y a l’empreinte de Halim Mokdad dans la «mise au jour » du récit racontant les atrocités vécues par Abdelhamid Benzine et ses compagnons d’infortunes.
J’avouerai sans exagération que l’héroïque résistance de novembre coulait encore dans les veines de Halim Mokdad. En effet, celui-ci versera à celle-là de très émouvantes pages en consacrant-en novembre 1987-un reportage en cinq parties sur la ville de Berrouaghia (« Berrouaghia martyre et héroïque »). C’est avec des accents émouvants que Halim Mokdad raconta les souffrances du peuple de Berrouaghia et les exploits fantastiques de l’ALN qui a traqué et éliminé le gendarme tortionnaire et assassin, le tristement célèbre Fleury. Après la « grande aventure » d’El Moudjahid, après un passage fortement remarqué de vingt années de carrière, vint la « renaissance » d’Alger Républicain qui consacre le rendez-vous des anciens résistants de novembre : Halim Mokdad et Abdelhamid Benzine. Toujours aussi fébrile, passionné et prolifique, Halim Mokdad alimentera « Alger-rep » d’une nouvelle journée de reportages. Parallèlement, en véritable « forçat» de la plume, Mokdad élaborait également la synthèse de la presse nationale. L’esprit de synthèse, voilà une autre qualité qu’il faut reconnaitre au journaliste infatigable que fut Halim Mokdad. En effet, il s’adonnait à un véritable travail de titan, puisqu’il était obligé de parcourir toute la presse du jour et d’ne livrer le lendemain une synthèse riche en analyse et commentaires dont il n’était guère avare. Puis « Alger-rep » s’essouffla. Puis la maladie et la mort viendront affaiblir et ravir celui qui assume son métier avec une intensité inégalable. Je ne puis conclure sans recourir à l’hommage exprimé par des confrères à Halim Mokdad au lendemain de son décès survenu le 7 mars 2001.
«Il (Mokdad) était de tous les combat parce que au-dessus de tout, il croyait en l’égalité, la justice, la liberté, idéaux qu’il a portés au plus haut, en sacrifiant ce qui lui était le plus cher, son temps et sa santé. Assurément, avec lui, la presse algérienne vient de perdre l’une des plumes les plus exigeantes, les plus prolifiques et les plus marquantes de l’Algérie importante» (C. J. El Moudjahid du 8 mars 2001).
«Au directeur général qui m’informait que j’allais remplacer Halim, appelé à des responsabilités plus importantes au sein de la rédaction, j’ai en toute sincérité cette réaction : ‘Le poste je peux l’occuper mais c’est difficile de remplacer Halim’. Parce que Halim au travail ou dans la vie est irremplaçable ! C’est une notoriété qui s’en va à son tour en laissant la place, en silence, sans gémir, les poches vides et la conscience tranquille. « Edhis » ya Halim ! Tu as été bousculé mais tu n’as jamais ni dérangé ni bousculé personne » (Hamid Aberkane, El Moudjahid du 8 mars 2001).
«Il (Mokdad) était un exemple de fidélité aux idéaux de novembre 1954, un exemple de journalisme de terrain, de courage en toute circonstance de probité intellectuelle et de modestie. C’était un militant et un journaliste sans tutelle, toujours au service des intérêts de son pays et de son peuple, au service de la vérité et du progrès dans le monde » (Youcef Bournine, le Soir d’Algérie du 11 mars 2001).
«Homme de conviction témoin du siècle, témoins des luttes des peuples du continent africain, homme de culture, Halim Mokdad était aussi celui qui a compris avant tous la vénalité des charges et les corruptions attachées à la responsabilité. Aussi, très tôt, il choisira le terrain, où seul le talent départage le travail des uns et des autres ! (Noureddine Merdaci, l’expression du 10 mars 2001).
Somme toute, Halim Mokdad a donné à la presse nationale ses lettres de noblesse. Il mérite amplement d’être le noble fils du journalisme algérien. Avec ses espoirs et ses rêves inachevés ou déçus parce qu’on aura empêché toutes les volontés de s’exprimer pleinement et toutes les énergies de servir entièrement. A. B.
(*)-Mémoire, nos aînés à la Une, Horizon, édition spéciale du 3 mai 2010, pp. 18-19.